
Le talent de Sam Mendes, à qui l’on doit déjà le magnifique « American Beauty », se confirme une fois de plus avec cette œuvre adaptée de Richard Yates. Le romancier et nouvelliste américain, connu pour avoir décortiqué la classe moyenne, avait dépeint avec son roman « Revolutionary Road » cette Amérique du milieu des années 50 de façon brillante et réaliste. Sam Mendes s’inspire donc du roman éponyme afin de l’adapter sur grand écran, et il faut bien le dire, c’est une très grande réussite. Mais qui pourrait en douter ?
Comme pour la famille Burnhamm, le réalisateur s’attelle à nous présenter les Wheeler avec sincérité et avec un vrai sens critique du mode de vie de cette époque. Du romantisme à la tragédie, on assiste à l’éclatement du noyau, comme on dégringole un précipice sans pouvoir se rattraper. La question d’une seconde chance que l’on pourrait offrir à sa vie, n’est-elle finalement qu’un caprice ? N’allez pas croire que Mendes se montre pessimiste, car tout est une question de personne. Celle qui mène sa vie et celle qui la subit, inexorablement, se laissant aller dans la torpeur du quotidien. On se pose inéluctablement la question : Laquelle de ces personnes sommes-nous ?
Sur le plan des acteurs, on retrouve, 11 ans après Titanic, le duo Leonardo Di Caprio et Kate Winslet. L’acteur qui incarnait Jack Dawson est à nouveau remarquable dans ce rôle. Ce type de personnage, cette composition plutôt intimiste, lui va comme un gant. Il a su comprendre et saisir l’intensité dramatique de Frank Wheeler, mais aussi du contexte dans lequel ce dernier évolue au quotidien. Kate Winslet fait de même en campant April Wheeler, cette femme meurtrie de ne pouvoir accéder à son rêve, pourtant loin d’être une vulgaire chimère. L’actrice est saisissante de réalisme et émouvante d’un bout à l’autre.
« Les Noces Rebelles » c’est du grand, du très bon Sam Mendes à voir sans plus tarder afin d’exorciser toutes ces petites « choses » qui pourraient rendre notre vie médiocre. La moralité de ce film ne se résumerait-elle pas en seul mot : VIVRE !
C. Valentin
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